Jade Maily

UNA PIZCA DEL CIELO - une pincée de ciel, 2023



El pan, Pousse de pin et Coeur de béton de la série Una pizca del cielo
Tirage Platine-Palladium,
Atelier Empreinte Laurent Lafolie, Carlos Barrantes.
28,5x38cm
Paris, 2023



Le titre fait référence à un bégaiement affectif, celui de l’abuela, qui dans une confusion linguistique transforme yo te quiero en yo te cielo.

Ainsi, je te ciele devient le verbe d’une métaphore subtile et discrète d’un quelque chose qui s’inscrit en résistance sensible. Une pincée de ciel comme l’assaisonnement qu’on rajoute à une recette qui fait qu’elle s’inscrit dans nos corps et nos esprits comme pour atteindre l’expérience esthétique de l’oeuvre.
EN : The title refers to an emotional stammer, from the abuela, who, in a linguistic confusion, transforms yo te quiero into yo te cielo.


In this way, je te ciele becomes the verb of a subtle and discreet metaphor for something inscribed in sensitive resistance. A pinch of sky, like the seasoning we add to a recipe, so that it registers in our bodies and minds as a way of achieving the aesthetic experience of the work.



Débrits de laitue de et de pain cru, 2023 ( Presa de Lechago y Pancrudo)



Peine rocheuse, (Presa de la Peña, Espagne) 




FR :

Ce travail s’inscrit dans une recherche sur le long cours, entamé avec Les oiseaux ont cessé de chanter (2016-2017) et Il a plu des amandes (2019) qui respectivement, en vidéo et en photographies ont travaillé la question de l’exil familial, des frontières et des relations entre les différents règnes du vivant et du non-vivant ; au motif de l’histoire de l’importation du canaris sur le continent européen au XVe siècle, l’exil familial sous le régime franquisme dans les années 1960 et la construction d’un barrage hydraulique qui ne servira jamais aux abords du village d’Ontur, dans la région de Murcia
EN : 

This work is part of a long-term research project that began with Les oiseaux ont cessé de chanter (2016-2017) and Il a plu des amandes (2019), which, in video and photography respectively, explored the question of family exile, borders and the relationships between the different kingdoms of living and non-living things; based on the history of the importation of the canary to the European continent in the 15th century, the family exile under Franco's regime in the 1960s and the construction of a hydroelectric dam that will never be used on the outskirts of the village of Ontur, in the Murcia region.

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Blessures de pins (Presa de Yesa, Espagne), 2023




De ces histoires croisées, un tableau animalier et une série de prélèvements d’images du terrain émergent tout en questionnant la fabrication de l’image et la question de la vérité photographique.  En 2022, Surface sensible : à partir de quels territoires, l’image peut-elle résister en habiter ? (Mémoire M2, Esthétique, Université de Montpellier Paul Valéry III, dir : David Brunel, 2022) tente d’interroger les dispositifs de l’image et des rapports d’autorité dans une quête d’unhabiter photographique. Dans une fabrique des images et de plasticité multiple, c’est le souffle qui motive leur réalisation. Cette question de la respiration traverse chaque forme pensée ; dans les écarts, les seuils ; toujours dans l’échos de notre premier rapport au monde.
From these intersecting stories emerge an animal painting and a series of samples of images from the field, questioning the making of the image and the question of photographic truth. In 2022, Surface sensible: à partir de quels territoires, l'image peut-elle résister en habiter? (M2 thesis, Aesthetics, University of Montpellier Paul Valéry III, supervisor: David Brunel, 2022) attempts to question the devices of the image and the relations of authority in a search for photographic inhabitation. In a factory of images and multiple plasticity, it is breath that motivates their creation. The question of breathing runs through every form of thought, in its gaps and thresholds, always echoing our first relationship to the world.







Planche contact d’une série de barrage de Yesa (9 images) dans les Pyrénnées espagnoles, 2023. Inauguré en 1960, la construction constitue un débat immense dans la disparition de ces habitations et la fragilité du sol.


Ainsi, se déploie un ensemble d’objets photographiques et d’écritures, où la narration et le conte s’invitent en images et en poésie ; chaque objet est imaginé avec des protocoles d’activations qui interroge la mutation des paysages et l’impact social, environnemental et fondamentalement esthétique que ces changements produisent.
The result is a series of photographic objects and written texts, in which narrative and storytelling take centre stage in images and poetry. Each object is devised with activation protocols that question the mutation of landscapes and the social, environmental and fundamentally aesthetic impact that these changes produce.



La grotte ( Presa d’Algar, De l’arabe, al-ḡár (« la grotte »), Valencia, Espagne, 2023

Cette recherche explore à partir d’observations des signes de blessures paysagères, une poésie qui s’écrit à mesure de traductions et relevés narratifs des rencontres avec les habitant.e.s, visiteur.ices des lieux tout autant qu’une recherche autour des histoires liées au territoire éprouvé.

L’ eau et la terre du barrage dont les sources thermales ont été noyées, dessinent les lignes d’un souffle fébril.

Plus spécifiquement en  parcourant les barrages méditerranéens, de Marseille au sud de l’Espagne, des constructions antiques en passant par le lien entre la dénomination d’ouvrages d’art et les régimes autoritaires mis en place, ce travail tente de questionner par le biais des architectures de béton, comment l’eau travaille le paysage, le façonne que ce soit de la main humaine à ses propres déplacements. De villes inondées à l’agriculture intensive, à l’histoire familiale de la construction d’un barrage à vide (cf. Il a plu des amandes), ce travail mêle histoires de migrations, de frontières, de transmissions intergénérationnelles, d’accès aux ressources nécessaires à la vie humaine et les rapports de tensions qui se joue dans ces infrastructures dont les caractéristiques jouent sur une résistance du visible et de l’invisible.
Based on observations of the signs of wounds in the landscape, this research explores a form of poetry written through translations and narrative records of encounters with local residents and visitors, as well as research into the stories associated with the area in question.


The water and earth of the dam, whose thermal springs have been drowned, draw the lines of a feverish breath.

More specifically, by exploring the dams of the Mediterranean, from Marseilles to southern Spain, from ancient constructions to the link between the naming of engineering works and the authoritarian regimes in power, this work attempts to question, through concrete architecture, how water works the landscape, shaping it from the human hand to its own movements. From flooded cities, to intensive agriculture, to the family history of the construction of an empty dam (see Il a plu des amandes), this work interweaves stories of migration, borders, intergenerational transmission, access to the resources necessary for human life, and the relations of tension that play out in these infrastructures, whose characteristics play on the resistance of the visible and the invisible.


Couple ( Presa de las Torcas, Espagne), 2023